Les grandes orientations de la doctrine

L'action militaire repose sur des principes fondamentaux, au nombre de trois, appelés principes de la guerre, énoncés par le maréchal Foch. Il s'agit de la liberté d'action, de l'économie des moyens et de la concentration des efforts. Toujours d'actualité, ils se combinent maintenant sous deux types d'approches : l'approche directe, qui consiste à affronter les forces combattantes de l'adversaire pour les mettre hors de combat et l'approche indirecte qui cherche à s'attaquer à la source même de leur puissance.

Par ailleurs il convient de définir les trois niveaux hiérarchisés de la conception et de la conduite des opérations.

Le niveau stratégique  est celui auquel un État ou un groupe d’États fixe les objectifs de sécurité à l'échelon national ou multinational et les rôles des moyens engagés, militaires ou non. L'action stratégique vise à neutraliser ou à détruire les centres vitaux de l'adversaire, éléments essentiels de la capacité adverse de combattre ou d'entretenir le conflit, ou un fondement de sa volonté.

Le niveau opératif est celui auquel une opération est planifiée, conduite et soutenue sur un théâtre d'opération, en vue d'atteindre un objectif militaire fixé. L'action opérative vise à détruire, neutraliser ou réduire les centres de gravité de l'adversaire.

Le niveau tactique terrestre est celui où sont préparées, conduites et exécutées les manœuvres, en vue d'atteindre les objectifs définis par le commandant de théâtre. Il vise à détruire, neutraliser ou contrôler les points décisifs adverses, en vue d'agir sur un ou plusieurs centres de gravité.

 

Les fonctions opérationnelles

[Extrait du FT04- version 2011 : Les fondamentaux de la manœuvre interarmes]

Les fonctions opérationnelles sont des domaines d'activité spécifiques dont la mise en œuvre coordonnée permet de mener à bien des opérations militaires. Au niveau interarmées, ces fonctions opérationnelles peuvent se classer en quatre catégories :

La fonction-clé « commander »  assure la synergie des autres fonctions-clés « opérer », « soutenir » et « maîtriser l’information ». Elle recouvre les attributions du commandement opérationnel. Elle permet d’engager et de manœuvrer les capacités d’action militaires dans des champs physiques, humains ou immatériels, le plus souvent dans un cadre multinational et interministériel, afin de contribuer à la réalisation d’objectifs politiques permanents ou contingents.

La fonction-clé « maîtriser l’information »  inclut la recherche et l’exploitation de l’information, c’est-à-dire l’acquisition de la connaissance, en particulier par le renseignement ; la gestion de l’information, en particulier sa diffusion et sa protection ; la dégradation des systèmes d’information adverses ; l’emploi opérationnel de l’information, en particulier par l’influence ; ainsi que sa communication, via la communication opérationnelle.

La fonction-clé « opérer » vise essentiellement à faire peser physiquement une menace sur l’adversaire, à l’affecter concrètement et à se soustraire à ses actions physiques. Elle met en œuvre principalement, en les combinant dans l’espace et le temps, les fonctions « projeter », « combattre », « se protéger » et « durer ». Cette fonction-clé constitue l’expression la plus concrète de l’action militaire et, par le combat ou son éventualité, en marque la spécificité.

La fonction-clé « soutenir » vise à fournir en permanence aux forces engagées, au niveau exigé par le commandement, les moyens, les ressources et les services indispensables à leur fonctionnement et à leur action. La fonction-clé « soutenir » s’articule en deux fonctions opérationnelles, la fonction opérationnelle « soutien logistique » et la fonction opérationnelle « administration militaire », qui regroupent elles-mêmes treize sous-fonctions, permettant aux forces de se déployer, vivre, agir, combattre, se remettre en condition et durer.

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