Édité par le Centre de Doctrine et d’Enseignement du Commandement, ce numéro présente les actes du premier  colloque de pensée militaire de l’armée de Terre. Sur le thème de l’action militaire et de la souveraineté, ce dernier s’est tenu le 19 janvier 2017, à Paris au sein de l’École militaire. Il a réuni près de 300 participants (autorités politiques, militaires, industriels, universitaires et journalistes) concernés par l’emploi de nos Forces terrestres et les questions de Défense.

 

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Les actes du colloque

 

afficheDans le contexte actuel caractérisé à la fois par la menace terroriste sur notre sol, le retour de la menace de la force à nos frontières et l’augmentation des budgets de défense aux États-Unis et dans certains pays européens se pose directement la question de l’efficacité de l’action militaire et notamment de son rapport à la souveraineté.

Cette souveraineté nationale constitue l’attribut essentiel de la Nation. Elle désigne la capacité d’être maître chez soi, de résister aux attaques extérieures et aux tentatives de déstabilisation intérieures, et de choisir avec qui coopérer.

La protection de cette souveraineté sur le territoire, dans son espace aérien et les zones maritimes lui appartenant, est la première responsabilité des forces armées. Le maintien de cette souveraineté nationale fonde en effet leur mission. Ce lien entre l’action militaire et la souveraineté était donc au cœur des réflexions du premier colloque de pensée militaire de l’armée de Terre du 19 janvier 2017.

La préservation de la souveraineté repose sur l’indépendance nationale et l’autonomie stratégique. Cette dernière s’appuie sur la dissuasion nucléaire, les forces armées conventionnelles et une industrie de défense nationale. Cette autonomie stratégique permet à l’État de décider souverainement et rapidement.

Or, cette souveraineté est parfois mise à mal. Les menaces se sont amplifiées, ont muté en sortant du champ classique et en frappant la France sur son sol. L’armée de Terre est un acteur majeur de cette souveraineté, à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières. Elle n’est pas le seul. Les forces armées doivent en effet être combinées aux autres moyens d’action de l’Etat, dans une approche globale : la diplomatie à l’extérieur, les forces de sécurité à l’intérieur. Dépositaire de la force légitime, le soldat protège l’intégrité du territoire et les intérêts français. C’est le même, polyvalent, qui s’engage aussi bien en opérations extérieures que sur le territoire national. Les armées concourent donc à la souveraineté en fonction de leurs capacités et de la place que leur donne l’autorité politique.

Cette souveraineté n’a pas de prix, mais elle a un coût : celui de l’entraînement et celui des équipements qui assurent une supériorité technique à nos forces. Cette souveraineté repose donc  également sur une industrie nationale d’armement robuste. Surtout, la garantie et l’expression de la souveraineté imposent le maintien d’un modèle complet d’armée, reposant sur la dissuasion, et les forces conventionnelles, avec des capacités de renseignement propres garantissant l’autonomie stratégique. En l’absence d’un renforcement important de l’effort de défense, expression et garantie de la souveraineté, le modèle français d’autonomie stratégique pourrait être mis en défaut dans les prochaines années. Une volonté politique forte définissant une stratégie sur le long terme et donnant les moyens aux armées est ainsi un préalable à la performance opérationnelle de l’action militaire française.

La France a la chance de disposer d’une liberté souveraine pour choisir les moyens permettant d’assurer sa défense. « Le prix de la paix, reste l’effort de guerre ».

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