L’armée de Terre a organisé le 6 février 2020 un colloque de la pensée militaire dont le thème était : « face à la haute intensité, quel chef tactique demain ? ». Ce colloque était précédé d’un séminaire ayant pour vocation de faire découvrir les réalités opérationnelles de la vie militaire à un public de jeunes et d’étudiants intéressés par les questions de Défense. 

 

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Il n’existe pas de réponse définitive à la question du chef tactique face à la haute intensité. Il s’agit d’abord de définir la haute intensité qui se caractérise à mon sens par un phénomène de saturation physique, logistique et cognitive, dans les champs matériels et immatériels. Dans les états-majors, la haute-intensité évoque les combats auxquels nous nous sommes préparés dans les années 1970 et 1980 tandis que, pour les jeunes générations, la référence reste les opérations extérieures comme Barkhane. Ces deux perspectives renvoient néanmoins toutes les deux à une forme de singularité de l’action militaire. 

Il convient aussi d’avoir une vision assez large de la notion de tactique qui peut s’appliquer de la section de combat jusqu’à la division, voir au corps d’armée, même si elle revêt des réalités différentes à chacun de ces niveaux. Le duel du chef de section n’est effectivement pas le même que celui du commandant de brigade ou de corps d’armée. Leur point commun tient néanmoins à l’incertitude. Le chef de section montant à l’assaut comme le chef opératif ne savent pas s’ils disposeront de la supériorité aérienne, de la supériorité des feux ou de la supériorité en termes d’influence. 

Réfléchir sur la haute intensité est indispensable, compte tenu de l’état du monde, tel qu’il a été évoqué lors des différentes tables rondes. L’objectif est bien donc d’être prêts, avoir des hommes et surtout des chefs à la hauteur des défis futurs. Il en va de l’efficacité de l’action militaire, de la vie de nos soldats qui seront engagés dans les conflits futurs, et de la protection de notre pays, de ses intérêts et surtout de nos concitoyens.

Les débats articulés autour de tables rondes rassemblant des intervenants d’origines diverses ont permis de mieux cerner la problématique relative à la haute intensité et son impact sur le commandement tactique, sous plusieurs angles : polémologique, philosophique, psychologique, éthique, scientifique, médical, industriel et économique dans un contexte opérationnel où le rapport entre la complexité accrue des affrontements, leur potentielle brutalité et la notion d’appréhension du modèle de commandement revêt une acuité particulière pour l’armée de Terre, alors que les progrès prévisibles des équipements, de la technologie et de l’intelligence artificielle entraînent des transformations majeures de l’environnement.

- La guerre de haute intensité n'est-elle qu'une guerre de haute technologie ?

L’hypertechnologie est incontestablement au cœur de la guerre de haute intensité avec des prises de décisions toujours plus justes et rapides et des destructions toujours plus efficaces, précises et maîtrisées. Après l’asymétrie des conflits des dernières décennies, le nivellement technologique en cours préfigure pour demain une symétrie des affrontements, ainsi que des attritions humaines et matérielles considérables. Dans ces conditions, le champ de bataille peut-il basculer dans le chaos dès les premiers contacts ? Le chef peut-il encore faire la différence ?

- Rupture ou continuité, le chef d'aujourd'hui peut-il prétendre être le chef de demain ?

Avec ou sans technologie de pointe, le chef militaire de demain reste un meneur d’hommes au cœur de la guerre de haute intensité. Résilient et endurant, il doit conserver son discernement et rester un repère pour ses hommes. Le chef que nous formons aujourd’hui sait-il répondre aux défis de demain ? Faut-il un « chef augmenté » ou repousser son seuil de dégradation ?

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